mercredi 1 juillet 2015

Les fondations gardent le cap en France

La Fondation de France vient de publier les résultats de sa 4ème enquête nationale sur le secteur des fonds et fondations. Réalisée tous les 4 ans, cette étude illustre le dynamisme de ce secteur, tant au niveau du nombre de fonds et fondations que de leur poids économique. 

Avec 7,4 milliards d’euros de dépenses annuelles pour financer des actions utiles et solidaires, le secteur philanthropique est devenu un acteur incontournable de l’intérêt général. 


Le nombre de fondations a doublé depuis 2001

Pour Francis Charhon, Directeur général de la Fondation de France, le développement très rapide du secteur est le fruit d’une incitation résolue des pouvoirs publics, qu’il salue pour leur vision et leur constance, mais aussi d’une prise en compte par les nouveaux mécènes de leur rôle dans la société.

La croissance des fondations a connu une accélération ces cinq dernières années. Entre 2009 et 2014 elles ont augmenté de 43%, portant à 2.229 le nombre actuel de fondations en France.

De plus 2.000 fonds de dotation, ont vu le jour depuis la création de ce statut en 2009.

Pour autant il convient de relativiser l’impact financier réel des fonds de dotation sur la philanthropie privée : beaucoup de fonds se sont créés sans dotation, parfois en vue de récolter des sommes promises, parfois dans le seul espoir d’en récolter.

Autre incidence de poids, plus de 37.000 emplois ont été créés dans les fondations depuis 2001, dont 12.000 depuis 2009.

L’action sociale : nouveau domaine privilégié des fondations 

On constate depuis 2009 une véritable poussée de l’action sociale, devenue le premier domaine d’intervention, mobilisant 29% des fondations et représentant 34,5 % des aides et subventions distribuées.

Par ailleurs, 38% des fondations interviennent à l’échelle territoriale (de la région au quartier), ce qui traduit une volonté d’agir là où sont les besoins.

Dans d’autres pays européens, comme en Suisse, les fondations se montent moins généreuses, soucieuses de gérer à long terme les fonds dont elles disposent.


De même, la progression depuis 4 ans des fondations distributives et du modèle de flux s’explique en partie par le contexte de crise et une volonté marquée des fondateurs de s’inscrire dans une action rapide et conséquente.

Des philanthropes de plus en plus jeunes

Pour rompre avec les préjugés, La Fondation de France aime à rappeler que la philanthropie est aussi l’affaire de personnes jeunes, parties prenantes de l’activité économique et du développement social du pays.
  • 87 % des fondateurs particuliers sont en activité professionnelle (83 % travaillent dans le secteur privé), 
  • un tiers d’entre eux ont moins de 55 ans.
Des chiffres à gogo : 

En 2014, on comptait 2.229 fondations et 1.842 fonds de dotation
 En 2013 :
  • 2.109 fondations et 1.568 fonds de dotation 
  • 21,9 milliards d’euros d’actifs détenus par les fondations 
  • 50 fondations ont plus de 100 millions d’euros d’actifs (il y en avait 10 en 2001) 
  • 600 à 700 millions d’euros d’actifs détenus par les fonds de dotation 
  • 7,4 milliards d’euros de dépenses annuelles effectuées par les fondations 
  • 1,5 milliard d’euros d’aides, subventions, bourses et prix attribués par an par les fondations 
  • 84.100 salariés dans les fondations 
  • 29% des fondations interviennent dans l’action sociale, et réalisent 34,5% du total des dépenses des fondations 
  • 18% des fondations sont présentes dans la santé et la recherche médicale ; elles réalisent 40 % du total des dépenses des fondations 

Pour aller plus loin :

Télécharger l’étude complète
http://www.fondationdefrance.org/Outils/Mediatheque/Etudes-de-l-Observatoire?id_theme=5028

Les fondations animées par des journalistes ont la cote sur Facebook
http://ong-entreprise.blogspot.fr/2011/05/les-fondations-animees-par-des.html



Un éclairage un peu ancien sur la Fondation Peugeot
http://ong-entreprise.blogspot.fr/2012/01/malgre-la-crise-la-fondation-psa.html 


Pour information, la Fondation Macif et la Fondation PSA Peugeot Citroën lancent l’appel à projets «Fragiles et mobiles».

44 % des plus de 75 ans déclarent une gêne pour se déplacer, 28 % d’entre eux habitant dans les territoires les moins denses affirment ne pas sortir de chez eux pendant 5 jours d’affilée tandis que 80% des personnes handicapées renoncent régulièrement à un déplacement…

Face à ces chiffres, la Fondation Macif et la Fondation PSA Peugeot-Citroën se mobilisent pour lancer l’appel à projets « Fragiles et mobiles ».

Objectif de cette démarche commune ? Faire émerger des réponses novatrices et structurantes aux difficultés que peuvent rencontrer les plus fragiles dans leurs désirs de mobilité.

Les projets sélectionnés seront soutenus par les deux fondations, à l’aide d’une dotation commune de 300.000 €. Chaque fondation pourra également apporter un accompagnement sur l’ingénierie des projets.



http://www.fragiles-et-mobiles.com



Avec ses 12.900 fondations d’utilité publique, dont le capital total est estimé à 70 milliards de francs, la Suisse bénéficie d’une culture des fondations extrêmement développée. La publication rédigée par Daniel Müller-Jentsch, directeur de recherches à Avenir Suisse, analyse le paysage philanthropique suisse et formule des propositions de réformes pour contribuer à son développement.

Néanmoins, certaines faiblesses persistent: le secteur des fondations helvétiques est très fragmenté, avec de nombreuses petites institutions, souvent inactives ou peu actives; il n’y a que peu d’informations disponibles sur le secteur dans son ensemble et l’activité de fondations; la structure des autorités cantonales de surveillance reste complexe.

Certains envisagent la mise en place d’incitations à la consolidation: afin de corriger la fragmentation du secteur, les fondations devraient beaucoup mieux coopérer; les obstacles réglementaires à des fusions devraient être abolis.

Une autre option serait que l’État impose un taux de distribution minimal – comme aux États-Unis, où les fondations d’utilité publique ont l’obligation de consacrer annuellement au minimum 5 % de leur capital à la réalisation de leur but statutaire. Une mesure qui empêche le maintien de fondations inactives. 

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